Dans des temps reculés, les Ézéens, tous plus ou moins vignerons, occupaient les loisirs forcés que leur laissait la mauvaise saison à fabriquer démêloirs, décrassoirs et peignes de chignon. C'est dans l’alisier ou le buis extraits des forêts toutes proches qu'ils les façonnaient.
Suite à l'infestation des vignes par le phylloxéra (puceron parasite qui détruisit les pieds de vigne français) ce qui n’était au départ qu’un métier d’appoint devint rapidement un métier à part entière, en évolution constante avec l’utilisation de la corne, puis de l’ivoire et de l’écaille.
L’introduction de ces nouveaux matériaux, les machines créées par des ouvriers, des mécaniciens, contribuèrent au développement d'un savoir-faire unique.
L'installation de la voie ferrée et de la gare à Ézy participa à l'explosion de cette proto-industrie. Fin XIXe, début XXe siècle, Ézy était la capitale mondiale du peigne. Suite à l'arrivée des matières synthétiques, la concurrence avec les fabrications étrangères fut rude, inégale. La dernière manufacture, celle d'Ismaël Clair, ferma en 1984.
Il fallait un lieu de mémoire permettant de représenter ce qu’étaient cette industrie disparue et ces 150 ans d'histoire industrielle, économique mais aussi sociale et humaine.
Initié dès la fermeture de l'atelier par le Syndicat d'Initiative, ce musée historique des manufactures du peigne et des parures fut installé et inauguré en 1988.
C'est pour cette inauguration que fut demandé à Ghislaine Babaut, professeur d'arts plastiques au collège Claude Monet d'Ézy et à ses élèves de créer et peindre cette fresque symbolique et riche.
En parcourant cette manufacture, vous comprendrez quelle était la réalité du métier de peignier, et dans les 5 salles d’exposition, vous admirerez les collections de parures et certaines des plus belles pièces réalisées par les peigniers mises en valeur à travers une scénographie régulièrement revue.
Source : Ezy et son Histoire